Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/329

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Les vases où on leur mettra l’eau seront semblables à ceux des poules : les pigeons qui veulent boire y introduiront facilement la tête, mais l’ouverture sera trop étroite pour qu’ils puissent y passer tout entiers quand ils veulent se baigner ; ce qui serait préjudiciable aux oeufs et aux petits, qu’ils sont presque toujours occupés à couver.

[6] Au reste, il est à propos de leur jeter à manger au pied des murs, parce qu’ordinairement cette partie du colombier n’est pas souillée par les excréments. On regarde, comme ce qu’il y a de mieux pour les nourrir, la vesce, l’ers, aussi bien que la petite lentille, le millet et l’ivraie, et encore les criblures du blé, ou n’importe quelle espèce des légumes qu’on donne aussi aux poules. Le colombier doit être fréquemment balayé et nettoyé car plus il est propre, plus il plaît au pigeon, qui d’ailleurs se dégoûte facilement de son habitation, et qui, l’ayant prise en aversion, l’abandonne, s’il est libre de s’envoler. C’est ce qui arrive fréquemment dans les pays où on lui permet de sortir librement.

[7] Il existe un ancien précepte de Démocrite qui permet d’obvier à cet inconvénient. Les paysans donnent le nom de tinunculus(crécerelle) à une sorte d’oiseau de proie, qui presque toujours fait son nid dans les murs des édifices. On enferme séparément, tout vivants, les petits de cet oiseau dans des pots de terre sur lesquels on fixe leurs couvercles, et l’on suspend ces vases, enduits de plâtre, dans les angles du colombier. Au moyen de cette pratique, les pigeons prennent de l’affection pour leur demeure et ne l’abandonnent pas. On doit choisir, pour élever des pigeonneaux, (les femelles qui ne soient ni vieilles, ni trop jeunes, mais bien grosses. On aura soin, si on le peut, de ne jamais