Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/335

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pas, comme aux pigeons, des boulins qui leur servent de retraite, ni des cellules creusées dans le mur, mais on dispose pour elles, sur une rangée de corbeaux fixés dans la muraille, de petites nattes de chanvre, sur lesquelles on tend un filet pour les empêcher de voler ; ce qu’elles ne feraient qu’aux dépens de leur embonpoint. Là on les nourrit continuellement de millet ou de froment, qu’il ne faut leur donner que secs. Un demi-modius de ces grains suffit par jour, pour rassasier cent vingt tourterelles.

[4] On leur donne toujours de l’eau fraîche et très propre dans de petits vases, semblables à ceux dont on se sert pour les pigeons et les poules. On nettoie leurs petites nattes, pour que leurs pattes ne s’échauffent pas dans la fiente, qu’on doit, du reste, conserver avec soin pour la culture des champs et des arbres, ainsi que celle de tous les autres oiseaux, si on en excepte ceux qui vivent habituellement dans l’eau. Les vieilles tourterelles s’engraissent moins bien que les jeunes. C’est pourquoi on les prend à l’époque de la moisson, quand les nouvelles couvées ont déjà acquis de la force.

De l’éducation des grives.

X. [1] Les grives exigent plus de, soins et de dépenses que la tourterelle. On peut les nourrir dans toutes les campagnes, mais plus avantageusement dans le lieu où elles ont été prises : car elles souffrent difficilement qu’on les transporte dans un autre pays, parce que la plupart de celles qu’on renferme alors dans des cages y dépérissent ; c’est aussi ce qui arrive à celles qu’on fait passer instantanément du filet dans la volière. Pour éviter cet inconvénient, on mettra parmi elles quelques anciennes qui ont été élevées par les oiseleurs, à l’effet de servir, comme d’appeaux, aux nouvelles captives, et d’adoucir leur tristesse en voltigeant au milieu d’elles. Ainsi, à l’imitation des grives apprivoisées, les grives sauvages s’accoutumeront