Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/351

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

comme le pense avec beaucoup de raison Celse, qui s’exprime ainsi : « On n’élève pas bien l’oie sans eau et sans beaucoup de pâture, outre qu’elle est nuisible aux plantations, parce qu’elle dévore toutes les jeunes pousses qu’elle peut attraper.

[3] Mais, partout où se trouvent une rivière ou un étang, beaucoup d’herbe, et peu de terres ensemencées, on peut nourrir cette espèce de volatile. » C’est ce que nous pensons aussi qu’on doit faire, non pas que les oies soient d’un grand produit, mais parce qu’elles ne sont pas d’un grand embarras : toutefois elles donnent des oisons, et aussi dé la plume qu’on peut recueillir, non pas, comme la laine des moutons, une fois dans l’année, mais bien deux fois par an, au printemps et en automne. En raison de ces avantages, il faut partout où l’état des lieux ne s’y oppose pas, élever des oies, ne fût-ce qu’un petit nombre, et donner à chaque mâle trois femelles : car le jars, à cause de sa pesanteur, ne peut en couvrir davantage. Pour les mettre à l’abri, il faut en outre construire, dans quelque coin de la basse-cour, des loges où ces volatiles se coucheront et feront leur ponte.

De l’éducation des oies et de la formation des oisonneries.

XIV. [1] Ceux qui veulent posséder des troupes d’oiseaux nageurs, doivent former des oisonneries qui, pour prospérer, devront être établies de la manière suivante. On formera une cour, au moyen de murailles de neuf pieds d’élévation, destinée à empêcher que tout autre bétail n’y pénètre ; le long de ces murailles on pratiquera des galeries, où l’on ménagera dans quelque coin le logement du gardien. On construira, sous ces galeries, des loges carrées, soit en moellon, soit en briques de petite dimension : il suffira que chaque loge ait trois pieds cri tout sens, et que l’accès soit pourvu de petites portes bien solides, parce qu’elles doivent être pendant la ponte