Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/353

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tenues fermées exactement.

[2] Si en dehors de la ferme, mais à peu de distance des bâtiments, il se trouve un étang ou une rivière, on n’aura pas besoin de chercher d’autres eaux ; sinon on creusera une mare ou une piscine pour que les oies puissent s’y plonger : car elles ne peuvent vivre convenablement sans ce secours, pas plus que sans la terre. On mettra à leur disposition un terrain marécageux et bien couvert d’herbes, et l’on sèmera d’autres fourrages, tels que de la vesce, du trèfle, du fenugrec, et principalement cette espèce de chicorée que les Grecs désignent sous le nom de σέρις. On sèmera en outre, pour le même usage et en grande quantité, des laitues, parce que ce légume est très tendre, que ces oiseaux en sont très friands, et qu’il est une nourriture excellente pour leurs petits.

[3] Lorsque ces dispositions seront faites, on aura soin de choisir des jars et des femelles de forte taille et de couleur blanche : car il existe une autre espèce à plumage bigarré, que l’on a apprivoisée en la faisant passer de l’état sauvage à l’état domestique ; mais elle n’est ni aussi féconde, ni d’un aussi grand prix que la blanche : c’est pourquoi on n’en doit pas élever.

[4] Le temps le plus favorable à l’accouplement des oies est le solstice d’hiver ; puis, pour la ponte et l’incubation, depuis les calendes de février ou de mars jusqu’au solstice qui arrive dans la dernière partie du mois de juin. Elles ne s’accouplent pas à la manière des oiseaux dont nous avons parlé, en se tenant sur la terre, mais presque toujours dans les rivières ou les piscines. Si on les empêche de se livrer à l’incubation, elles font trois pontes par an : ce qui est plus avantageux que de leur laisser couver leurs oeufs.

[5] En effet, les poules élèvent mieux les jeunes oisons, et par ce moyen on en peut