Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/355

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former un troupeau beaucoup plus nombreux. Les oies donnent cinq oeufs de la première ponte ; quatre à la suivante et trois à la dernière. Quelques personnes les laissent alors couver, parce qu’elles ne doivent plus pondre le reste de l’année. Il ne faut pas laisser les femelles pondre hors de l’enclos ; mais, lorsqu’elles paraîtront chercher un nid, il faut leur presser le ventre et les tâter : si l’oeuf est près de venir, le doigt peut le toucher, parce qu’il est descendu à l’entrée de l’oviducte.

[6] Alors on les conduit à la loge et on les y enferme pour qu’elles pondent. Il suffira de suivre une seule fois cette pratique avec chacune d’elles, pour qu’elles retournent ensuite au lieu où elles ont déposé leur premier oeuf. Si l’on veut faire couver ces oiseaux après leur dernière ponte, il faut marquer les oeufs, afin de ne donner à chaque mère que les siens propres, parce que l’oie refuse de faire éclore ceux qui ne viennent point d’elle, à moins qu’ils ne soient mêlés avec ceux qu’elle a pondus. On confie à des poules l’incubation des oeufs de l’oie, comme ceux de la paonne, au nombre de cinq au plus et de trois au moins. Quant aux oies, elles en peuvent recevoir au moins sept, au plus quinze.

[7] On doit avoir soin de mettre sous les oeufs quelques racines d’ortie, qui sont pour eux une sorte de préservatif contre cette plante, dont la piqûre est mortelle aux oisons nouvellement éclos. Dans un temps froid, il faut trente jours aux oisons pour se former et éclore ; mais par la chaleur, vingt-cinq sont suffisants : toutefois c’est presque toujours le trentième jour qu’ils naissent.

[8] Quand ils sont petits, on les retient les dix premiers jours avec leur mère dans la loge, pour les y nourrir ; ensuite, si le temps est assez beau pour le permettre, on les conduit dans la prairie et aux piscines. Il faut prendre garde