Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/357

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qu’ils ne soient piqués par les aiguillons de l’ortie, et qu’ils n’aillent à jeun au pâturage : mais on devra les rassasier auparavant avec des feuilles hachées de chicorée ou (le laitue. En effet, si, dans cet état de faiblesse, les oisons arrivent ayant faim dans la prairie, ils attaquent les arbrisseaux et les plantes, qui tiennent en terre avec tant d’opiniâtreté, qu’ils se rompent le cou. On les nourrit convenablement avec du millet et du blé détrempés dans de l’eau. Lorsqu’ils ont pris un peu de force, on les réunit en troupeau avec d’autres de même âge, et on leur donne de l’orge pour nourriture : les mères se trouvent également bien de ce régime.

[9] Les loges ne doivent pas renfermer chacune plus de vingt oisons ; et on aura soin de ne pas mettre ensemble des forts et des faibles, car ces derniers seraient tués par les premiers. Il faut que le nid dans lequel l’oie couve soit très sec et garni d’une litière de paille ; à défaut de paille, le foin lui sera aussi très agréable. On prendra pour ces volailles les mêmes précautions que pour les autres espèces : ainsi on prendra garde que ni la couleuvre, ni la vipère, ni les putois, ni les belettes, n’éventent les petits, parce que ces animaux destructeurs sont un véritable fléau pour les jeunes oisons.

[10] Il y a des personnes qui nourrissent les couveuses avec de l’orge macérée, et ne leur permettent pas de quitter souvent leur nid ; ensuite, quand les petits sont éclos, elles leur donnent à manger, comme aux paons, pendant les cinq premiers jours, de la bouillie ou de la farine de blé détrempée. D’autres les nourrissent avec du cresson alénois, vert et haché très menu avec de l’eau, régime qui leur plaît beaucoup. Lorsqu’ils sont âgés de quatre mois, on destine les plus gros à l’engraissement, qui réussit. mieux, à ce qu’on croit, quand les sujets sont jeunes.

[11] L’engraissement de ces oiseaux est très facile,