Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/359

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puisqu’il suffit de leur fournir de la bouillie et de la farine de blé trois fois par jour, pourvu qu’ils aient de l’eau à ’discrétion, qu’on les empêche de courir, et qu’on les tienne dans une loge chaude et obscure : toutes choses qui contribuent puissamment à produire la graisse. Par ce moyen ils deviennent gras en deux mois, et souvent même il suffit de quarante jours pour engraisser une jeune couvée.

Des canards, des sarcelles et autres oiseaux semblables.

XV. [1] La canarderie réclame des soins semblables, mais la dépense est plus grande : car on y renferme pour les nourrir les canards, les sarcelles, les boscides, les phalérides et autres oiseaux qui vivent dans les étangs et les marais. On fait choix pour former l’enclos d’un terrain uni, qu’on entoure d’un mur en maçonnerie de quinze pieds d’élévation ; ensuite on couvre cette cour avec un treillage ou un filet à larges mailles, pour que les oiseaux captifs ne puissent s’envoler, et que les aigles et autres oiseaux de proie ne puissent fondre sur eux.

[2] La muraille sera recouverte tant au dehors qu’au dedans d’un enduit bien lisse, afin que ni les putois, ni les furets ne puissent s’y introduire. Au milieu de la canarderie, on creusera une mare de deux pieds de profondeur, que l’on étendra en longueur et en largeur autant que l’emplacement le permettra.

[3] Pour que le mouvement de l’eau, qui doit toujours couler à travers le bassin, ne dégrade pas les bords, on les pavera avec du mortier de Signia, et de manière à ne pas faire de degrés, mais une pente douce, pour qu’on descende à l’eau comme d’un rivage maritime. Quant au sol de la mare, il doit être pavé et cimenté dans tout son contour aux deux tiers de son étendue, afin qu’il n’y puisse pas pousser d’herbes et