Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/37

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cornes, et distribuer en rond les diverses parties de la totalité du cep. Au reste, ces vignes se taillent de la même manière que les vignes fixées au joug, et ne diffèrent qu’en ce point, qu’on laisse aux longs sarments quatre ou cinq bourgeons, tandis qu’on n’en ménage que deux aux sarments de réserve. Quant à la vigne que nous avons appelée à tête, on enlève jusqu’au corps de le plante tous les sarments, en ne laissant subsister qu’un ou deux des bourgeons qui tiennent au tronc même. On pourra agir ainsi avec sécurité dans les terres arrosées ou très grasses, car leur fertilité peut nourrir le fruit et les sarments. Ceux qui cultivent cette sorte de vignes les labourent ordinairement à la charrue, aussi suivent-ils la méthode de leur enlever les bras, parce que, réduites à leur tête sans aucune saillie de côté, elles n’ont rien à redouter de la charrue ni des bœufs ; tandis que dans les vignes à bras il arrive fréquemment que les jeunes pousses sont brisées par le pied du bœuf ou par leurs cornes, souvent même par le manche de la charrue, quand le laboureur s’applique à raser la ligne des vignes, et veut remuer la terre aussi près qu’il est possible de leur pied. Voilà ce qu’il faut observer dans la culture des vignes, tant à bras qu’à tête, avant qu’elles poussent leurs bourgeons. Plus tard, le fossoyeur arrive et remue avec la houe à deux dents la partie que le bouvier n’a pu atteindre. Bientôt après, lorsque la vigne a jeté du bois, l’épampreur survient, détache les rameaux superflus, dresse les sarments à fruit qu’il lie comme en couronne, lorsqu’ils ont pris de la consistance. On procède ainsi pour deux raisons : la première, pour qu’un libre cours laissé à la luxuriance n’entraîne pas les pampres à terre et ne leur fasse pas