Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/43

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première position, pour cultiver à son tour l’autre partie de ce terrain. Les auteurs sont peu d’accord entre eux sur l’épamprement de cette sorte de vignoble : les uns ne veulent pas qu’on dépouille les vignes, afin qu’elles puissent mieux mettre leurs fruits à l’abri des injures des vents et des animaux ; les autres prescrivent un épamprement léger, au moyen duquel la vigne sera déchargée d’un feuillage superflu et pourra pourtant couvrir et protéger ses grappes. Cette dernière méthode me paraît la plus avantageuse.

Des plantations d’ormes.

VI. Mais nous avons suffisamment parlé des vignobles ; occupons-nous maintenant d’exposer les préceptes relatifs aux arbres. L’agriculteur qui voudra avoir un plant d’arbres nombreux, bien disposé par d’égaux intervalles, et productif, aura soin que la mort n’en éclaircisse pas les rangs, qu’ils soient remplacés aussitôt qu’ils ont éprouvé des dommages par la vieillesse ou par les tempêtes, et qu’on leur substitue de nouveaux sujets. C’est ce qu’on peut faire facilement, si on a toute prête une pépinière d’ormeaux. Nous ne négligerons pas d’enseigner ici comment on doit la fourrer et de quelles variétés on doit la composer. Il est reconnu qu’il existe deux espèces d’ormes, le gaulois et l’indigène : le premier s’appelle l’orme d’Atinie, le second l’orme du pays. Tremellius Scrofa croit à tort que l’orme d’Atinie ne produit pas de samère : c’est le nom de la graine de cet arbre. Sans doute il en donne rarement, et c’est pour cela qu’en général il passe pour stérile, ses graines étant cachées parmi les feuilles qu’il développe lorsqu’il commence à pousser : aussi personne ne l’a jamais multiplié de samère, mais de rejetons. Cet orme est beaucoup plus vigoureux et plus élevé