Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/49

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

à cette opération depuis le moment de l’automne où la terre est imbibée d’eaux pluviales, jusqu’au printemps avant que dans l’arrachage la racine ne s’écorce. Alors on pratique, en terre légère, des fosses éloignées de trois pieds en tous sens ; en terrain compact, on dispose des tranchées de la même profondeur pour recevoir ces arbres. Les ormes doivent être plantés dans des terrains exposés à la rosée et sujets aux brouillards, en ayant soin d’en diriger les branches tant vers l’orient que vers l’occident, afin que le soleil frappe plus longtemps le milieu de ces arbres, qui est le point où l’on applique et lie la vigne. Si l’on a l’intention de cultiver du froment dans ce terrain, qui doit être fertile, on plantera les ormes à quarante pieds de distance ; mais, en terre maigre, où l’on ne fait pas d’ensemencement, on se bornera à vingt pieds. Dès que les ormes commencent à croître, on les dresse à la serpe et on les dispose en étages. Les cultivateurs donnent le nom d’étages aux rameaux et aux saillies, qu’avec le fer ils raccourcissent ou bien allongent, afin que les vignes trouvent plus de facilité pour s’étendre : opérations dont la première convient aux terrains maigres et la seconde aux terres grasses. Ces étages ne doivent pas présenter entre eux une distance moindre que trois pieds, et être dressés de manière que les rameaux supérieurs ne soient pas perpendiculaires aux inférieurs : car ces derniers frotteraient les bourgeons du sarment tombant et en détacheraient les grappes. Au surplus, quel que soit l’arbre que vous plantiez, il ne faut pas le tailler durant les deux premières années. Ensuite, si l’orme prend peu d’accroissement, il sera bon au printemps, avant que son écorce ne se détache facilement, de l’étêter près du rameau qui paraîtra le plus franc, de manière toutefois que l’on conserve au-dessus