Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/51

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de lui, sur le tronc, un jet de neuf pouces, sur lequel on liera le rameau conduit et dressé, qui fournira une cime à l’arbre. Un an après, il faut retrancher ce jet et dégager l’orme. Si cet arbre ne présente aucuns rameaux convenables, il suffira de le rabattre à la hauteur de neuf pieds au-dessus du sol, en coupant la partie supérieure, de sorte que les rejets qu’il produira soient hors de l’atteinte des bestiaux. S’il est possible, cette amputation sera faite d’un seul coup ; sinon, on coupera avec la scie, on ragréera la plaie avec la serpe, et on la couvrira de torchis, afin que le soleil ou la pluie ne l’endommagent pas. Au bout d’un an ou de deux, quand les rameaux poussés ont acquis de la force, il convient de retrancher ceux qui sont superflus et de dresser ceux qui sont propres à l’être. Lorsque l’orme, depuis sa plantation, a bien végété, on taille à la serpe ses jets les plus élevés jusqu’au nœud qui les joint au tronc. Si ses rameaux sont vigoureux, on les taillera de manière à laisser sur le tronc une petite tige proéminente. Quand par la suite l’arbre sera devenu fort, on coupera tout ce que la serpe pourra atteindre, et on le dégagera à propos sans faire de plaie sur la surface du tronc. Voici comment il convient de dresser les jeunes ormes. En terrain gras, on les élague jusqu’à huit pieds au-dessus du sol ; en terrain maigre, jusqu’à sept. Au-dessus de cette hauteur et sur le tour de l’arbre, on divise ses rameaux en trois parts, et les jeunes rameaux, de chacun des trois côtés, formeront le premier étage. Puis, à trois pieds au-dessus, on dresse d’autres rameaux de telle sorte qu’ils ne suivent pas la même direction que les premiers. On suivra le même procédé jusqu’au sommet de l’arbre, et dans la taille on aura soin