Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/69

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n’en est parvenu que dix à ma connaissance : la pausie, l’algienne, la licinienne, la sergie, la névie, la culminie, l’orchis, la royale, la circite et la murtée. L’olive la plus agréable est la pausie ; la plus belle est la royale, qui vaut mieux pour être mangée que pour donner de l’huile. Tant qu’elle est verte encore, l’huile de la pausie est d’une saveur exquise ; mais elle s’altère en vieillissant. L’orchis et la circite sont plutôt recueillies pour la table que pour le pressoir. La licinienne donne la meilleure huile ; la sergie, la plus abondante. Au surplus, les grosses olives sont généralement préférables pour être mangées, et les petites pour être soumises au pressoir. Aucune de ces espèces d’olivier ne s’accommode d’une température très chaude ou très froide : une colline au nord dans les contrées chaudes, et dans les froides une exposition méridionale, est ce qui leur convient le mieux. Elles n’aiment pas, non plus, les lieux bas ou escarpés ; mais les coteaux d’une douce pente, comme nous en avons en Italie dans la Sabine, ou dans la province de Bétique. Quoique la plupart des auteurs soient d’avis que cet arbre ne saurait ni vivre ni produire à une distance de soixante milles de la mer, il réussit pourtant bien dans certaines localités qui en sont éloignées. La pausie supporte bien la chaleur ; la sergie, le froid ; l’espèce de terrain qui convient le mieux aux oliviers est celui dont le sous-sol est de gravier, pourvu que la couche supérieure se compose d’argile mélangée de sable. Un sol gras et sablonneux n’est pas moins bon ; et une terre forte même, pourvu qu’elle soit un peu humide et fertile, leur est encore favorable ; mais ils ne sauraient s’accommoder d’un terrain complètement argileux, et moins encore lorsqu’il est rempli de sources et de nature marécageuse. Les terres qui ne contiennent qu’un sable maigre ou du gravier pur leur sont aussi contraires : car, quoique l’olivier n’y meure pas, il n’y pousse jamais avec vigueur.