Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/73

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

fumier mêlé avec de la cendre, la tête et le pied des boutures, et les enfoncer entièrement de manière qu’elles soient recouvertes de terre légère à la hauteur de quatre doigts. On aura soin de ficher à leur droite et à leur gauche, et à petites distances, deux signaux faits d’un bois quelconque, et qui seront contenus par un lien à leur sommet, pour qu’on ne les renverse pas facilement. Ces précautions sont utiles pour que les fossoyeurs, dans leur ignorance, n’offensent pas les boutures enterrées, lorsqu’on leur fera cultiver la pépinière à la boue à deux dents ou bien au sarcloir. Quelques agriculteurs pensent qu’il vaut mieux planter des bourgeons, et les aligner de la même manière au cordeau. Quoi qu’il en soit, ces deux plantations doivent être faites après l’équinoxe du printemps. La première année, on sarclera le plus souvent qu’il sera possible ; et la seconde année et les suivantes, quand les radicules auront acquis de la force, on cultivera avec le râteau ; mais, durant deux années, on s’abstiendra de toute taille ; puis à la troisième on ne laissera à chaque bouture que deux rameaux, et l’on sarclera fréquemment la pépinière., La quatrième année survenue, on coupera le plus faible des deux rameaux. Ainsi cultivés,les jeunes arbres seront, au bout de cinq ans, propres à la transplantation. On les établit avantageusement dans les terrains secs et peu humides, pendant l’automne ; au printemps, dans ceux qui sont fertiles et moites, un peu avant qu’ils n’entrent en végétation. Un an avant de les transplanter, on leur prépare des fosses de quatre pieds ; et, si le temps n’a pas été propice, avant de mettre ce plant dans la fosse, on y brûle de la paille pour que le feu en rende la terre plus meuble, ce que le soleil et les gelées auraient dû faire. Le moindre espace entre les lignes doit être, dans les terrains gras et propres aux céréales, de soixante pieds