Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/79

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au pied de chacun d’eux six livres de crottin de chèvres, ou un modius de fumier sec, ou bien un conge de lie d’huile. Lorsqu’ils sont peu vigoureux, la lie d’huile est préférable, en raison de la propriété qu’elle a de faire périr les vers et les autres insectes qui, pendant l’hiver, s’introduisent au pied des oliviers. Ordinairement aussi, dans les lieux soit secs, soit humides, ces arbres sont infestés par la mousse, qui, si elle n’est pas enlevée au moyen du grattoir, ne laissera venir ni fruits ni même beaucoup de feuilles. Les oliviers doivent être taillés après un certain nombre d’années ; car il convient de se rappeler cet ancien proverbe : Qui laboure ses oliviers, les prie de donner du fruit ; qui les fume, le demande ; qui les taille, l’exige. Il suffit cependant de le faire tous les huit ans pour ne pas trop couper de branches à fruit. Il arrive quelquefois que les oliviers, quoiqu’ayant une belle apparence, ne produisent pas de fruits : il convient alors de les percer avec la tarière gauloise et d’enfoncer dans le trou une cheville verte d’olivier sauvage : ainsi, par cette sorte d’alliance qui le féconde, l’arbre devient plus fertile. On peut encore, sans avoir recours aux déchaussements, l’exciter avec de la lie d’huile non salée, mêlée avec de vieille urine de porc ou d’homme, qui l’une et l’autre ne doivent être employées qu’avec mesure ; car pour le plus grand de ces arbres, une urne sera plus que suffisante, si on ne la mêle avec une égale quantité d’eau. Quelquefois, par le vice du sol, les oliviers ne donnent pas de fruits. Voici comment on peut remédier à cet inconvénient. On déchaussera les arbres au moyen de grands trous circulaires ; ensuite, suivant la grandeur de l’olivier, on l’entourera d’une plus ou moins grande