Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/83

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d’espace pour se développer, et qu’une ouverture plus étroite laisse pénétrer moins de froid en hiver, et moins de chaleur en été ; et aussi afin que, sur les terrains en pente, les pluies n’entraînent pas la terre qui a servi à les combler. Plantez à de grands intervalles, afin que les arbres en croissant aient assez d’espace pour étendre leurs branches : si vous les rapprochiez trop, vous ne pourriez rien semer sous leur ombrage, et eux-mêmes ne donneraient du fruit qu’autant que vous les éclairciriez. Aussi convient-il de laisser entre les lignes quarante pieds ou trente au moins Choisissez votre plant aussi gros que le manche de la houe à deux dents, droit, sans aspérités, haut, sans ulcères, et dont l’écorce soit intacte : alors il prendra bien et promptement. Si vous coupez des boutures sur d’anciens rameaux, préférez ceux qui, tous les ans, produisent des fruits abondants et de bonne qualité, et plutôt ceux qui sont exposés au soleil, que ceux dont l’ombre des branches ou des plantes quelconques arrêtent le développement. Avant d’opérer votre transplantation, remarquez le vent auquel vos jeunes arbres étaient primitivement exposés, arrachez- les ensuite, et transférez-les d’un terrain en pente et sec dans un lieu humide. Prenez de préférence ceux qui présentent trois branches, et qui ont moins de trois pieds de hauteur. Si dans une même fosse vous voulez établir deux ou trois arbres, veillez à ce qu’ils ne se touchent pas : autrement ils pourriraient et les vers les feraient périr. Quand vous plantez vos jeunes arbres, disposez au fond de la fosse, à droite et à gauche, de petites fascines de sarment grosses comme le bras, de manière qu’elles s’élèvent un peu au-dessus du sol : vous pourrez au moyen de celles-ci, avec peu de travail, donner de l’eau aux racines pendant l’été. Mettez en terre, pour la pépinière, vos arbres et vos plants enracinés, dans le courant de l’automne, vers les calendes et les ides d’octobre.