Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/87

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faites-la macérer dans de l’eau miellée, mais qui ne soit pas trop douce : ainsi l’amandier, quand il aura grandi, fournira un fruit plus agréable au goût, et en attendant se couvrira de feuilles mieux et plus promptement. Placez trois amandes dans une fossette triangulaire, de manière qu’elles soient éloignées l’une d e l’autre d’au moins un palme, et que le sommet du triangle regarde le favonius. Chacun de ces fruits ne jette qu’une seule racine et qu’une seule tige. Quand la racine est parvenue au fond de la fosse, arrêtée par la dureté du sol, elle se recourbe, et de son extrémité émet deux racines bifurquées. Vous pourrez obtenir ainsi qu’il suit des amandes et des avelines de Tarente : dans la fosse que vous destinez à recevoir ces fruits, établissez un demi-pied de terre légère sur laquelle vous répandrez de la graine de férule ; lorsque cette plante aura poussé, vous la fendrez, et dans sa moelle vous insérerez une amande ou une aveline, dépouillées de leur coque ; dans cet état, vous les recouvrirez de terre. Cette opération devra être faits avant les calendes de mars, ou entre les nones et les ides de ce mois. On sème à la même époque la noix, le pignon et la châtaigne, et de ce moment jusqu’aux calendes d’avril, les pépins de la grenade, dont le fruit, s’il est acerbe ou peu doux, peut être corrigé par le procédé suivant : arrosez les racines du grenadier avec des excréments de porc et d’homme délayés dans de vieille urine ; cette préparation, outre qu’elle féconde l’arbre, rend pendant les premières années son fruit vineux, puis, au bout de cinq ans, doux et rempli de pepins plus tendres. Quant à nous, nous délayons du laser dans du vin, et nous frottons l’extrémité des cimes de l’arbre : ce liniment corrige l’âcreté du fruit. Pour empêcher que les grenades ne se gercent sur l’arbre, on place trois pierres près des