Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/93

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sur un point dénudé de l’arbre à greffer, un œil pourvu d’un peu d’écorce : c’est ce que les agriculteurs appellent emplastration ou inoculation. Cette espèce d’insertion réussit très bien en été. Après avoir rapporté ces méthodes, nous enseignerons celle que nous avons découverte. Le moment de greffer tous les arbres est celui où ils commencent à pousser leurs boutons ; quant à l’olivier, il se greffe lorsque la lune est dans son premier quartier, vers l’équinoxe du printemps jusqu’aux ides d’avril. Ayez l’attention de cueillir, pour l’arbre que vous voulez propager, vos greffes sur un sujet bien frais et fécond, et pourvu de beaucoup de noeuds. Aussitôt que les boutons sont gonflés, cueillez des jets gros comme le petit doigt, âgés d’un an, qui regardent le soleil levant, et qui soient bien intacts. Ces jets devront avoir deux ou trois fourches. Coupez soigneusement, avec la scie, l’arbre que vous voulez greffer, sur un point bien lisse et sans cicatrice, et vous éviterez d’en endommager l’écorce. Après cette amputation, polissez la plaie avec un outil parfaitement tranchant. Ensuite, en usant de la précaution de ne pas déchirer ni blesser l’écorce, introduisez entre elle et le bois un petit coin de fer ou d’os qui n’ait pas moins de trois doigts de longueur ; puis, avec une serpette bien tranchante, vous ratisserez la greffe d’un côté, sur, une longueur égale à celle de l’ouverture formée par le coin fiché dans l’arbre, de manière à n’offenser ni la moelle, ni l’écorce du côté opposé. Vos greffes ainsi préparées, enlevez le coin et placez-les aussitôt dans la fente pratiquée par l’introduction du coin entre l’écorce et le bois. Insérez toute la partie ratissée, et ne faites saillir le jet que d’un demi-pied, et pas plus. Vous pouvez, sans inconvénient, introduire deux greffes, et même un plus grand nombre, si le tronc est assez gros, en laissant