Page:Columelle - L'Économie rurale, Tome 2, trad Du Bois, 1845.djvu/97

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quantité de lait et a l’écorce très forte, se greffe-t-il très facilement par ce procédé. Sur l’arbre que vous désirez propager, choisissez des rameaux jeunes et bien lisses, qui aient un bouton bien apparent, et vous aurez l’espoir fondé d’une bonne réussite. Tracez autour de cet œil un carré dont chaque côté soit de deux doigts et dont il occupera le milieu ; puis, avec un scalpel bien affilé, enlevez ce carré, détachez-le soigneusement afin de ne pas blesser le bouton. Ensuite, sur l’arbre que vous voulez greffer, faites choix d’un rameau très franc que vous mettrez à nu, et vous y adapterez l’écusson préparé de manière qu’il occupe exactement tout le point écorcé. Après cela, liez soigneusement cet écusson en haut et en bas, prenez garde d’en blesser l’œil, et enduisez de boue les lèvres de la plaie et les ligatures, en ménageant un intervalle jusqu’au bouton, afin que celui-ci soit libre, et ne soit pas gêné par la ligature. Au surplus, coupez les branches et les rejets de l’arbre écussonné pour que la sève ne puisse pas être dérivée, et ne profite qu’à la greffe. Au bout de vingt et un jours, dégagez-le. Cette dernière méthode s’applique parfaitement à l’olivier. Nous avons déjà enseigné, en traitant des vignes, la pratique d’une quatrième greffe ; il est donc superflu de répéter ici ce que nous avons dit de la méthode par térébration. Toutefois, comme les anciens ont contesté la possibilité de faire prospérer toutes sortes de greffes sur toute espèce d’arbres, et qu’ils ont sanctionné comme une espèce de loi cette règle que nous avons déterminée un peu plus haut, que la seule greffe qui puisse réussir est celle qui ressemble pour l’écorce,