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Geneviève, no 22, dans l’ancien hôtel Duperron[1], s’adonna à l’éducation de ses fils, ainsi qu’à la composition d’un grand ouvrage : l’Histoire pittoresque de la Chine, dont les profits, joints aux économies réalisées par un genre de vie austère, lui permirent de restituer, en douze ans, aux héritiers du supplicié Jeanrenaud, onze cent mille francs, représentant la valeur (au temps de Louis XIV) des terres confisquées à leur aïeul. Cette Histoire pittoresque de la Chine fut écrite, pour ainsi dire, en collaboration avec l’abbé Crozier, et ses résultats financiers soulagèrent encore discrètement la vieillesse d’un ami ruiné, M. de Nouvion. En 1828, madame d’Espard essaya de faire interdire son mari, en travestissant la noble conduite du marquis ; mais le défendeur eut, à la fin, raison devant les tribunaux (L’Interdiction). Lucien de Rubempré, qui entretint le procureur général Granville de cette affaire, ne fut sans doute pas étranger au jugement rendu en faveur de M. d’Espard ; mais il s’attira, de cette manière, la haine de la marquise (Splendeurs et Misères des Courtisanes).

Espard (Camille, vicomte d’), second fils du marquis d’Espard, né en 1815, fit avec son frère aîné, le comte Clément de Nègrepelisse, ses études au collège Henri IV ; en 1828, il était en rhétorique (L’Interdiction).

Espard (Chevalier d’), frère du marquis d’Espard, qu’il aurait voulu voir interdire pour être nommé curateur ; figure en lame de couteau, froide et âpre. — Suivant le juge Popinot, il y avait en lui un peu du Caïn. C’était l’un des plus profonds personnages du salon de la marquise d’Espard et « la moitié de la politique » de cette femme (L’Interdiction. — Splendeurs et Misères des Courtisanes. — Les Secrets de la Princesse de Cadignan).

Espard (Jeanne-Clémentine-Athénaïs de Blamont-Chauvry, marquise d’), née en 1795, femme du marquis d’Espard ; d’une des maisons les plus illustres du faubourg Saint-Germain. — Délaissée par son mari en 1816, elle devint, à vingt-deux ans, maîtresse d’elle-même et de sa fortune, qui consistait en vingt-six mille francs de rente. D’abord, elle mena une vie retirée ; puis, en 1820, elle parut

  1. Cette maison a disparu, par suite de l’ouverture de la rue des Écoles.