Page:Comédie humaine - Répertoire.djvu/28

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

sée des observations que madame d’Aiglemont lui adressait sur les assiduités compromettantes du fils du marquis de Vandenesse, Moïna alla, un jour, jusqu’à rappeler à sa mère le souvenir de ses coupables relations avec le père du jeune homme ; la pauvre femme, d’ailleurs très usée, sourde, souffrant d’une maladie de cœur, mourut de ce coup en 1844 (La Femme de Trente Ans).

Aiglemont (Hélène d’), fille aînée du marquis et de la marquise Victor d’Aiglemont ; née en 1817. Délaissée par sa mère, ainsi que son frère Gustave, pour Charles, Abel et Moïna, Hélène devint jalouse et défiante ; âgée de huit ans environ, dans un accès de haine farouche, elle poussa dans la Bièvre son frère Charles, qui s’y noya. Ce crime d’un enfant passa toujours pour un terrible accident. Devenue jeune fille, Hélène s’enfuit avec un mystérieux aventurier traqué par la justice et réfugié, pendant un moment, chez le marquis d’Aiglemont, à Versailles, une nuit de Noël. Son père, désespéré, la chercha en vain ; il ne la revit plus que sept ans après et une seule fois, lors de son retour d’Amérique en France : le navire sur lequel il revenait fut capturé par des corsaires, et le capitaine, qui était justement le ravisseur d’Hélène, le « Parisien », sauvegarda le marquis et sa fortune. Les deux amants avaient quatre beaux enfants et vivaient ensemble dans un bonheur parfait, partageant les mêmes dangers ; Hélène refusa de suivre son père. En 1835, quelques mois après la mort de son mari, madame d’Aiglemont, conduisant aux eaux des Pyrénées la jeune Moïna, fut priée de porter secours à une pauvre malade dans laquelle elle reconnut Hélène. Celle-ci venait d’échapper à un naufrage et n’en avait sauvé qu’un enfant : tous deux moururent presque aussitôt sous les yeux de madame d’Aiglemont (La Femme de Trente Ans).

Aiglemont (Gustave d’), second enfant du marquis et de la marquise Victor d’Aiglemont, né sous la Restauration. — Il apparaît, pour la première fois, tout enfant, en 1827 ou 1828, revenant, avec son père et sa sœur Hélène, de la représentation d’un noir mélodrame, à la Gaîté. Il avait fallu quitter précipitamment le spectacle qui agitait trop Hélène, en lui rappelant les circonstances de la mort de son frère Charles, arrivée deux ou trois ans auparavant. On retrouve