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de l’opposition, surtout de 1819 à 1825. Il s’affublait adroitement du manteau des philanthropes. La politique ne le détourna jamais de la finance. Rue du Houssay[1], vers 1819, tandis que Decazes l’attendait, François Keller, secondé par son frère et associé Adolphe Keller, se refusait à relever le malheureux parfumeur César Birotteau. Entre les années 1821 et 1823, les créanciers du banqueroutier Guillaume Grandet, d’une voix unanime, le désignaient, avec M. des Grassins (de Saumur), pour liquidateur de la faillite. La vie privée de François Keller ne resta pas irréprochable, malgré l’étalage de dehors puritains. En 1825, on pouvait lui connaître une liaison illégitime et coûteuse avec Flavie Colleville. Rallié à la nouvelle monarchie de 1830 à 1836, François Keller vit son zèle philippiste récompensé vers 1839. Il troqua son mandat du Palais-Bourbon contre le fauteuil de la pairie et reçut le titre de comte. (La Paix du Ménage. — César Birotteau. — Eugénie Grandet. — Les Employés. — Le Député d’Arcis).

Keller (Madame François), femme du précédent ; fille de Malin de Gondreville ; mère de Charles Keller mort en 1839. — Elle inspira, sous la Restauration, une profonde passion au fils de la duchesse de Marigny (La Paix du Ménage. — Le Député d’Arcis. — Histoire des Treize : la Duchesse de Langeais).

Keller (Charles), né en 1809, fils des précédents, petit-fils du comte de Gondreville, neveu de la maréchale de Carigliano, eut une vie prématurément brisée en 1839, alors que de brillantes destinées l’attendaient. — Comme chef d’escadron d’état-major, aux côtés du prince royal (Ferdinand d’Orléans), il tenait la campagne dans la Kabylie. Son intrépidité lui fit poursuivre l’émir Abd-el-Kader et rencontrer la mort devant l’ennemi. Vicomte par suite du récent anoblissement paternel, assuré des faveurs de l’héritier présomptif du trône, Charles Keller, au moment où la mort le surprit, allait siéger à la Chambre basse : car le groupe censitaire des électeurs de l’arrondissement d’Arcis-sur-Aube répondait presque d’une élection que les Tuileries désiraient ardemment (Le Député d’Arcis).

  1. Partie actuelle de la rue Taitbout comprise entre les rues de Provence et de la Victoire.