Page:Comédie humaine - Répertoire.djvu/316

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férine, qu’elle acheva de ruiner. L’insouciance de la chanteuse, entourée de fripons émérites, comme Gaubertin, Fourchon, Tonsard, madame Soudry, prépara bien des difficultés au propriétaire qui lui succéda, Montcornet. Ignorées de leur parente, onze familles de pauvres cultivateurs des environs d’Amiens se partagèrent l’héritage de Sophie Laguerre (Les Paysans. — Un Prince de la Bohème). — M. H. Gourdon de Genouillac donna, de l’artiste, une biographie dont les détails démentent ceux que nous publions ci-dessus. Entre autres observations, le prénom de mademoiselle Laguerre aurait été Joséphine et non Sophie.

La Haye (Mademoiselle de). — V. Petit-Claud (madame).

Lamard, un rival probable de Félix Gaudissart. — En mai 1831, dans un café de Blois, il vantait fort l’illustre commis voyageur, qui le traitait néanmoins de « petit criquet » (L’Illustre Gaudissart).

Lambert (Louis), né en 1797 à Montoire (Loir-et-Cher). — Fils unique de tanneurs modestes, qui ne contrarièrent point ses dispositions, manifestées prématurément, pour l’étude, il fut envoyé, en 1807 chez Lefebvre, son oncle maternel, curé de Mer, petite ville sur la Loire, près de Blois. Par la protection charitable de madame de Staël, il passa ensuite, au collège de Vendôme, les années 1811, 1812, 1813 et 1814. Lambert coudoya Barchou de Penhoën et Jules Dufaure, parut un mauvais écolier, se révéla prodige, endura les persécutions du père Haugoult, dont les mains brutales confisquèrent et détruisirent un Traité de la Volonté composé pendant les heures de classes. Le mathématicien se doublait déjà du philosophe. Ses camarades l’avaient surnommé Pythagore. Sa logique achevée, Louis Lambert, orphelin de père, habita deux ans Blois, auprès de Lefebvre ; puis, désireux de voir madame de Staël, il gagna pédestrement Paris, arriva le 14 juillet 1817, ne put saluer, vivante, son illustre bienfaitrice et repartit vers 1820. Pendant ces trois années, Lambert vécut de la vie du travailleur, fréquenta beaucoup Meyraux, devint le membre chéri et admiré du cénacle de la rue des Quatre-Vents que présidait Arthez. Il reprit encore le chemin de Blois, courut la Touraine, connut Pauline Salomon de Villenoix et l’aima d’une