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se réfugiaient, deux religieuses dont une, sœur Agathe, était une Langeais (Un Épisode sous la Terreur). Langeais épousait, en 1812, mademoiselle Antoinette de Navarreins, âgé de dix-huit ans. Il sut laisser libre sa femme et, n’abandonnant aucun de ses goûts, ne se privant d’aucun de ses plaisirs, vécut même, séparé d’elle. En 1818, Langeais commandait une division militaire et avait une charge à la cour. Il mourut en 1823 (Histoire des Treize : la Duchesse de Langeais).

Langeais (Duchesse Antoinette de)[1], femme du précédent, fille du duc de Navarreins ; née en 1794 ; élevée par la princesse de Blamont-Chauvry, sa tante ; petite-nièce du vidame de Pamiers ; nièce du duc de Grandlieu par son mariage. — Adorablement belle et spirituelle, madame de Langeais régnait sur Paris, au commencement de la Restauration. Sa « meilleure amie » était, en 1819, la vicomtesse Claire de Beauséant, qu’elle s’amusa pourtant à frapper cruellement en venant chez elle, un matin, tout exprès, pour lui annoncer le mariage du marquis d’Ajuda-Pinto ; perfidie dont elle se repentit et s’excusa d’ailleurs, plus tard, auprès de l’abandonnée. La duchesse de Langeais se plut ensuite à séduire le marquis de Montriveau, joua pour lui le rôle de Célimène et le fit beaucoup souffrir. Il s’en vengea. Dédaignée, à son tour, ou se croyant dédaignée, elle disparut subitement de Paris, après avoir scandalisé tout le faubourg Saint-Germain par une station prolongée dans sa voiture devant l’hôtel de Montriveau. Des carmélites déchaussées, espagnoles, la reçurent dans leur île de la Méditerranée ; elle devint sœur Thérèse. Après de longues recherches, Montriveau la découvrit, eut avec elle une conversation derrière une grille, en présence de la mère supérieure, et, enfin, parvint à l’enlever — mais morte. Dans cette audacieuse entreprise, le marquis avait été aidé par onze des Treize parmi lesquels Ronquerolles et Marsay. La duchesse, ayant perdu son mari depuis un an, était libre, lorsqu’elle mourut en 1824 (Le Père Goriot. — Histoire des Treize : la Duchesse de Langeais).

  1. Sur les théâtres du Vaudeville et de la Gaîté, à Paris, Ancelot et Alexis Decomberousse, d’une part, MM. Ferdinand Dugué et Peaucellier, de l’autre, en 1834 et en 1868, ont successivement et différemment retracé la vie d’Antoinette de Langeais.