Page:Comédie humaine - Répertoire.djvu/436

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

distraire Popinot de son rôle de saint Vincent de Paul : homme d’une rare finesse dissimulée sous des dehors incultes ou rudes, il découvrit immédiatement l’injustice des griefs invoqués par la marquise, et reconnut la véritable victime en M. d’Espard, lorsqu’il l’interrogea, 22, rue de la Montagne-Sainte-Geneviève, dans un appartement, dont il parut envier l’aménagement, quoique bien simple et contrastant avec les splendeurs entrevues faubourg Saint-Honoré, chez la marquise. Un retard venu d’un rhume de cerveau, et surtout l’influence des intrigues de madame d’Espard écartèrent de la cause Popinot, auquel Camusot se trouva substitué (L’Interdiction). On a, sur les derniers jours de Jean-Jules Popinot, des renseignements différents. La société de madame de la Chanterie pleurait la mort du juge en 1833 (L’Envers de l’Histoire contemporaine), et Phellion en 1840. J.-J. Popinot décéda probablement, 22, rue de la Montagne-Sainte-Geneviève, dans le logement qu’il avait jadis convoité, conseiller à la Cour, conseiller municipal de Paris et conseiller général de la Seine (Les Petits Bourgeois).

Popinot (Anselme), orphelin pauvre, neveu du précédent et de madame Ragon (née Popinot), qui prirent soin de son enfance. — Petit, roux, boiteux, il devint aisément commis de César Birotteau, le parfumeur parisien de la Reine des Roses, le successeur de Ragon, chez lequel il travailla beaucoup, afin de pouvoir reconnaître les bienfaits d’une partie de sa famille, presque ruinée à la suite de malheureux placements (mines de Wortschin, 1818-1819). Anselme Popinot, secrètement amoureux de Césarine Birotteau, fille de son patron, payé, d’ailleurs, de réciprocité, amena, dans la mesure de ses moyens, la réhabilitation de César, grâce aux bénéfices de sa maison de drogueries, fondée rue des Cinq-Diamants[1] entre 1819 et 1820. L’origine de sa grande fortune et de son bonheur domestique data de cette époque (César Birotteau). Après la mort de Birotteau, vers 1822, Popinot épousa mademoiselle Birotteau, dont il eut trois enfants, deux fils et une fille. Les conséquences de la révolution de 1830 portèrent aux honneurs et au pouvoir Anselme Popinot, qui

  1. Réunie à la rue Quincampoix depuis 1851, elle était située entre les rues des Lombards et Aubry-le-Boucher. — Une rue des Cinq-Diamants existe actuellement dans le XIIIe arrondissement.