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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/202

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE

vendent aux grands magasins les articles confectionnés, vous procurera un meilleur salaire », dit-elle. Geneviève remercia Clémence avec effusion et fut touchée de la douceur de son sourire lorsqu’elle répondit : « Il faut bien que les femmes s’entr’aident ! Si elles savaient s’allier, elles seraient croyez-le, moins malheureuses. »

Ce fut ensuite Rose qui se fit conter les démarches et la comparution de Geneviève devant le Conseil. Elle conclut :

— Nous devrions nous défendre plus souvent, il faut bien que les femmes arrivent à gagner leur vie, si elles veulent rester honnêtes. Ce sont les bas salaires qui poussent à la mauvaise conduite.

Geneviève comprit qu’elle pensait à Marcelle dont la coiffure et les allures devenaient tous les jours plus audacieuses. « Ah ! comme elle a du chagrin, » pensa la jeune femme après l’avoir quittée. Et, dans un brusque effort pour percer l’avenir, elle essaya de se représenter la vie qui attendait sa propre fille. Serait-elle aussi courbée sur un travail mauvais qui