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Page:Compain - La vie tragique de Geneviève, 1912.pdf/28

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LA VIE TRAGIQUE DE GENEVIÈVE


23 Maman ! je t’assure que Berthe est parfai- tement élevée et nous sommes très bonnes camarades au collège. Au collège, soit ; comme fille de fonc- tionnaire, tu ne peux être instruite ailleurs, c’est entendu. Mais les distinctions sociales n’existent pas moins, et je ne te permettrail pas, ma petite, d’inviter chez nous la fille d’un de nos fournisseurs. On pourrait commander les petits gâteaux à son père, insinua Marcel qui arrivait du lycée. - Oh ! maman, comment peux-tu parler- ainsi toi qui es si bonne pour tes pauvres ! - Je ne les invite pas. Je vais les voir. Ces choses n’ont aucun rapport entre elles. Il faut être bon pour les pauvres, et bienveillant pour les inférieurs, mais garder son rang. Inutile d’insister, ma fille. Tu connais mes idées, et j’espère que tu les partageras plus tard. Gene- viève, sonnez, je vous prie, pour le déjeuner.