Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 001, 1835.djvu/137

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De cette manière, la colonne de chute étant allongée, la force motrice se trouve avoir reçu l’accroissement nécessaire pour soulever l’attirail.

» Les pompes foulantes sont une invention si ancienne, si répandue ; tant d’habiles mécaniciens ont eu intérêt à les perfectionner, que nous ne pouvions guère espérer de rencontrer quelque chose de neuf dans le chapitre où M. Juncker a décrit celles de ces pompes qui, dans la machine d’Huelgoat, ramènent à la surface les eaux d’infiltration de la mine. Eh bien ! nous avons été agréablement trompés, car l’auteur a trouvé le secret d’introduire diverses améliorations dans cette partie de son appareil. Aussi chacun y remarque-t-il maintenant le même moelleux, la même absence d’ébranlement et de bruit que dans la machine motrice ; aussi, le produit théorique de la pompe, calculé d’après l’amplitude des oscillations du piston et d’après son diamètre, ne surpasse-t-il que d’un trentième le produit effectif, tandis que dans certaines machines analogues, construites sur de bons systèmes et bien exécutées en apparence, le mécompte s’est élevé fréquemment à un quart.

» Le système adopté par M. Juncker imposait la nécessité de suspendre l’appareil moteur lui-même dans le vide d’un puits de 230 mètres de profondeur. De là, des difficultés d’établissement que cet ingénieur a surmontées par des moyens auxquels les constructeurs les plus expérimentés ne refuseront certainement pas la plus entière approbation. Le pont en fer jeté sur le puits, et qui supporte toute la machine, offre une si parfaite solidité, que la main n’y peut découvrir le moindre frémissement, même à l’instant où les pistons commencent à recevoir l’impulsion de l’eau motrice.

» Un ingénieur prévoyant ne pouvait manquer de porter son attention sur la possibilité de quelque rupture dans un mécanisme composé de tant de lourdes pièces, et sur les accidens qui en seraient la conséquence inévitable. Qu’on se figure, par exemple, le piston principal de la machine, détaché de la résistance à la suite de la rupture du tirant supérieur ! Soumis alors à tout l’effort du moteur, il monterait dans le corps de pompe avec une vitesse accélérée, et parvenu au terme de sa course, il ne saurait manquer de produire d’énormes dégâts. D’un autre côté, l’attirail abandonné à lui-même tomberait de tout son poids. En se rappelant que ce poids, pour l’attirail en fer, est de 16000 kilogrammes (plus de 300 quintaux ordinaires), tout le monde comprendra quels ravages s’opéreraient le long des parois du puits, dans les tuyaux ascendans et au fond de la mine. D’ingénieuses dispositions ont été adoptées par M. Juncker pour parer