Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 001, 1835.djvu/559

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mifères amphibiens, se trouvent quelquefois placés à une distance de la surface de l’eau de 80 mètres environ, et supportent alors une pression de 7 à 8 atmosphères ; il était donc important de savoir comment se comportait cette couche, et en même temps de voir les modifications de la circulation capillaire sous une telle pression. C’est dans ce but que l’auteur a fait construire un appareil auquel il a donné le nom de porte-objet pneumatique. Une courte description le fera connaître, et mettra sur la voie des résultats qu’on peut tirer de son usage. Il consiste en une boîte en cuivre de forte épaisseur ; les parois supérieure et inférieure sont des glaces encastrées dans des rainures qu’offrent les parois latérales ; l’une des extrémités de cette boîte porte un tuyau en cuivre qui reçoit tantôt un tube barométrique, tantôt un manomètre à air comprimé ; l’autre extrémité présente une large ouverture, par laquelle on introduit les animaux ; à cette extrémité on adapte tantôt une pompe aspirante, tantôt une pompe foulante. L’animal préparé de manière à voir la circulation capillaire est placé dans l’instrument, et l’appareil lui-même, sous l’objectif du microscope ; on peut alors observer les modifications que peut introduire dans la circulation capillaire une pression ambiante plus ou moins considérable. Chez les salamandres, les grenouilles, leurs tétards, les très jeunes rats et les jeunes souris, les circulations artérielle, capillaire et veineuse, n’ont offert aucun changement en portant la pression, même brusquement, à 2, 3, 4, 6 et 8 atmosphères, et réciproquement. En outre, la circulation a continué à se faire avec le même rhythme sous une pression de quelques centimètres de mercure, chez les salamandres, les grenouilles et leurs tétards. En plaçant dans l’appareil de très jeunes rats, de très jeunes souris (on sait que les mammifères, pendant les premiers jours de leur naissance, peuvent rester quelques heures sans respirer), on a pu voir par l’intégrité parfaite de la circulation, chez ces animaux alors placés dans le vide, combien était illusoire l’opinion des physiologistes qui pensent que, sans pression atmosphérique, il n’y a point de circulation possible ; mais la pression atmosphérique, concurremment avec les mouvemens respiratoires, sont des causes accessoires du cours du sang, ainsi que M. Poiseuille l’a démontré dans l’un de ses précédens mémoires.

» De ces expériences il tire cette conséquence, que l’épaisseur de cette couche, dont l’existence est due à l’affinité qui s’exerce entre les parois des vaisseaux et le sérum, épaisseur qui varie d’une manière si remarquable par le froid et la chaleur, est indépendante de la pression ambiante ; que les contractions du cœur conservent leur rhythme normal quelle que soit cette