Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 042, 1856.djvu/128

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Des collaborateurs volontaires, nombreux, instruits, zélés, ont secondé ses efforts. Les uns ont pris part à ses voyages ; les autres, par des excursions isolées, ont examiné pour lui des pays intéressants, dont il n’a pas pu lui-même parcourir toutes les parties. Il cite au premier rang M. le comte de Saint-Léger, habile agronome et membre du conseil général delà Nièvre. « Les observations que nous avions faites en commun, dit-il, sur Les populations agricoles du Morvan ont été le point de départ des monographies groupées dans l’Atlas de cet ouvrage. » Il cite aussi des étrangers célèbres, dont il a reçu des documents précieux.

L’auteur était guidé dans son travail par le désir de connaître les causes d’un grand contraste qu’il signale. Suivant lui (nous faisons cette réserve), suivant lui, deux régions extrêmes de l’Europe présentent le spectacle le plus différent. Les populations du Nord et de l’Orient vivent, pour la plupart, satisfaites de leur sort et dans un état de quiétude qui frappe tous les observateurs ; celles de l’Occident, poussées par la nécessité ou excitées par une sorte de vertige, ne cessent de s’agiter pour modifier leurs habitudes et leurs institutions.

Les monographies recueillies par l’auteur fournissent des résultats précis sur le bien-être relatif des diverses populations ; elles donnent, suivant l’auteur, l’explication du contraste qu’il s’efforce d’établir.

Si nous voulions sortir de la statistique, c’est-à-dire de la science qui se borne à constater, à bien exposer des résultats numériques, nous aurions beaucoup d’observations et de réserves à faire sur de graves assertions. Nous nous abstenons d’entrer dans cette voie, et voici pourquoi :

Le point de vue que nous devons mentionner dès le principe, et qui pour l’auteur était un point de départ, ce point de vue a pour ainsi dire absorbé l’attention des personnes, qui placent avant tout, des idées, des intérêts ou des passions politiques. Elles ne sauraient approuver un ouvrage s’il ne conduit pas à des idées, à des sentiments qui soient selon leurs sympathies ; c’est à cette condition seulement, satisfaite ou non, qu’ils y trouvent du mérite, ou qu’ils le déprécient et le condamnent. L’Académie des Sciences physiques et mathématiques doit juger autrement les travaux de statistique soumis à son examen.

Des recherches sont-elles neuves ? portent-elles sur des objets importants ? les faits ont-ils été soigneusement observés ? sont-ils exposés avec méthode, et surtout sont-ils rendus avec fidélité ?... Voilà les seules conditions dont nous devions nous préoccuper.

L’Académie des Sciences morales et politiques aurait sans doute à