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gent ; il y joint toutes les recettes en nature, de quelque source qu’elles arrivent à la famille. C’est précisément cette variété de recettes que l’auteur s’est efforcé de rechercher et d’apprécier.

L’étude simultanée du sort des classes ouvrières dans les pays situés à l’orient, au centre, à l’occident de l’Europe, équivaut réellement à l’étude de trois époques différentes : l’état ancien, l’état transitoire et l’état récent des peuples les plus avancés dans l’industrie, dans les arts et dans les sciences. De pareils rapprochements faits avec conscience, avec habileté, ne sont pas un pur objet de curiosité. L’histoire des populations, considérée sous un tel point de vue, est pleine d’enseignements.

L’auteur consacre la première partie de son ouvrage à l’exposé de sa méthode appliquée à l’observation du sort des ouvriers. Il les subdivise en sept classes :

Les ouvriers domestiques, les journaliers, les tâcherons, les ouvriers tenanciers, les ouvriers chefs de métiers, les ouvriers propriétaires et les propriétaires ouvriers. Il caractérise ces sept subdivisions : d’abord chez les peuples nomades, à l’orient de l’Europe, et dont il n’a pas parlé précédemment ; puis chez les peuples sédentaires où subsistent les trois systèmes : 1° d’engagements forcés ; 2° d’engagements volontaires permanents ; 3° d’engagements à courts termes et de travail sans engagement.

Cette classification est développée dans un grand tableau synoptique, avec le renvoi aux monographies qui sont propres à chaque catégorie.

L’auteur spécifie l’organisation de la famille dans les quatre systèmes sociaux que distingue son tableau synoptique.

À l’égard des travaux opérés par voie d’association, il distingue les travaux effectués par des communautés ou par des corporations.

Les corporations qu’il considère plus spécialement sont celles dont l’objet est de garantir les ouvriers contre les privations qu’occasionnent les maladies, les chômages, les disettes, les incendies, les concurrences excessives : en un mot, les inconvénients fortuits qui peuvent compromettre l’existence des familles.

Dans le huitième paragraphe sont définis la nature, l’organisation et les effets du patronage.

Dans le neuvième, sont établis les caractères distinctifs des ouvriers qui prospèrent par l’exercice du libre arbitre dans les diverses parties de l’Europe. L’énoncé d’un pareil titre suffit pour en montrer l’importance. L’auteur regarde les pas qu’il a faits dans cette carrière comme un premier