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elles sont très nombreuses. Leurs prolongements sont ordinairement au nombre de quatre ou cinq ; on n’en compte jamais moins de trois. Parmi les prolongements, l’un est plus volumineux que les autres ; je le nommerais volontiers prolongement centripète^ car, en le suivant, on ne tarde pas à arriver à un tronc nerveux principal. Les autres prolongements sont de deux ordres, i les uns anastomotiques, les autres terminaux : les premiers servent à anastomoser entre elles les cellules ganglionnaires voisines ; les autres se ramifient une ou deux fois et semblent se terminer librement, en s’effilant, sous ou entre les cellules hypodermiques.

Assez fréquemment, les nerfs les plus gros qui rampent sous l’hypoderme présentent sur leur trajet un renflement sphérique ; cet aspect est dû à l’existence à la surface du nerf de cinq saillies disposées comme les côtes d’un melon et séparées l’une de l’autre par un sillon profond. À l’intérieur de chacune de ces saillies, nous trouvons une masse protoplasmique fusiforme, fortement colorée en violet et présentant un noyau arrondi et incolore. C’est là, comme on voit, une forme très curieuse de ganglion nerveux. Mais le fait le plus important qui ressort de cette étude, c’est qu’il existe, sous i’hypoderme des animaux qui nous occupent, un plexus extrêmement riche de cellules ganglionnaires, qui d’une part est uni aux centres nerveux principaux, d’autre part émet des branches nerveuses terminales sensitives.

Pour montrer tout l’intérêt qui s’attache à cette observation, il me suffira de rappeler que des centres nerveux sous-cutanés diffus, tout à fait analogues, ont été observés chez les TNématodes par M. Bûtschli et par M. Villot. »

ANATOMIE ANIMALE. — Sur les cylindres sensoriels de l’antenne interne des Crustacés. Note de M. S. Jourdain, présentée par M. Alph. Milne Edwards.

« Les Crustacés, à peu d’exceptions près, possèdent une double paire d’antennes. Sur les antennes de la première paire, dites encore antennes internes, qui sont innervées par les ganglions cérébroïdes, on a signalé l’existence de poils particuliers, que les anatomistes allemands paraissent considérer, sans hésitation, comme des organes d’olfaction.

J’ai fait une étude spéciale de ces poils ou cylindres olfactifs dans un grand nombre de Crustacés de nos côtes de la Manche. Ce sont les ré-