Page:Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des sciences, tome 122, 1896.djvu/719

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J'ai employé le dispositif de la chambre noire. Un trou de petit diamètre (1 mm), percé dans une plaque de laiton, située à quelques centimètres du tube, permettait d'obtenir l'image des régions actives sur une plaque photographique placée au delà. Je vérifiai d'abord ainsi que les parties utiles de la plaque sont bien celles que frappent les rayons cathodiques. Puis je disposai sur le trajet de ces rayons un obstacle en aluminium de forme simple (étoile ou croix); l'image de cet obstacle apparut très intense. Elle n'apparut pas lorsque, au moyen d'un aimant, on empêcha les rayons cathodiques de tomber sur l'obstacle. Cet obstacle pouvait d'ailleurs être pris comme anode : cela ne changea rien à aucun de ces deux résultats. L'expérience réussit également bien avec des corps moins perméables aux rayons X que l'aluminium et le verre, tels que le cristal et le platine. Pour le montrer, j'ai construit un tube en verre transparent aux rayons X, et, à l'intérieur de ce tube, je plaçai un obstacle mi-partie en platine, mi-partie en cristal. Naturellement la plaque photographique fut disposée de manière à recevoir les rayons X émis par celle des faces de l'obstacle que frappaient les rayons cathodiques. Les images obtenues furent encore nettes et très intenses. Dans aucune de ces expériences, la cathode ne donna son image. En résumé, aux points où une matière quelconque arrête les rayons cathodiques, se développent des rayons de Röntgen, et il ne parait pas s'en développer en d'autres points. Ces rayons divergent dans toutes les directions; seulement certaines substances, telles que le cristal, les absorbent rapidement; on comprend ainsi pourquoi les tubes en cristal ont un rendement faible, quoique la production y soit intense. Toute l'importance pratique des tubes à fluorescence verdâtre résulte de la transparence du verre dont ils sont formés[1].


PHYSIQUE. — Recherches concernant les propriétés des rayons X. Note de MM. le Prince B. Galitzine et A. de Karnojitzky, présentée par M. L. Gailletet. (Extrait.)

« En poursuivant, avec de nouveaux tubes de Crookes, de formes diverses, les recherches que nous avons déjà soumises à l’Académie, nous avons obtenu de nouvelles photographies d’après lesquelles les centres d’émission des rayons X sont nettement caractérisés.

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  1. Travail fait au Laboratoire de Physique de l’École Normale.