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ACADÉMIE DES SCIENCES.

c’est-à-dire que le flux balayé par unité de temps croît proportionnellement à la surface du cercle décrit par un point de contact du disque ; d’ailleurs il n’était pas nécessaire que cette condition fût remplie. Dans les expériences précédentes I et IV, la force électromotrice était intégrée d’un point très voisin du centre à un point placé à une distance fixe (0m, 10) de ce centre.

Dans d’autres expériences antérieures, j’avais employé un dispositif moins encombrant, consistant en une carcasse de bobine de plus petit diamètre (8cm), tournant sur billes autour d’une pièce cylindrique en fer formant partie d’un électro-aimant ; le flux traversant la bobine était à peu près le même que ci-dessus ; mais la bobine comprenait un bien plus grand nombre de couches et le diamètre des spires variait d’environ 30 pour 100 entre le commencement et la fin du déroulement. Il en résultait que, même dans l’expérience II, on obtenait une force électromotrice importante et décroissante du commencement à la fin de l’essai. Celle force électromotrice était due au flux balayé dans le sens radial au moment où le fil passe d’une couche de l’enroulement à la suivante (l’à-coup brusque de force électromotrice qui en résulte peut être décelé par l’oscillographe, mais non par un galvanomètre ordinaire). Elle n’a qu’une valeur négligeable, quand on opère avec le grand tambour qui ne comporte qu’un petit nombre de couches.

Ces expériences établissent a posteriori que :

1° Il ne peut y avoir de force électromotrice induite dans un circuit, par un champ magnétique invariable, que si la déformation du circuit fait couper des lignes de force par une portion mobile de ce circuit.

Ce n’est pas le cas quand le fil conducteur se déplace tangentiellement à sa trajectoire ;

2° Il n’est pas équivalent que la ligne de fermeture d’un circuit se déplace dans un conducteur massif entre des contacts mobiles ou que le conducteur massif se déplace lui-même.

On doit donc rejeter comme inexacts les énoncés trop généraux de la loi de l’induction, qu’on trouve même dans d’excellents Ouvrages, tels que les suivants :

« Lorsque, pour une cause quelconque, le nombre de lignes d’induction magnétique qui traverseal un fil placé dans un champ magnétique vient à changer, un courant induit prend naissance dans ce fil[1]… »

« Une force électromotrice prend naissance dans un circuit fermé quand

  1. Chwolson, Traité de Physique, 2e édition française, t. V, p. 44 en bas. (Voir aussi Mascart, loc, cit.).