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POÉSIES


I

Les gémissements poétiques de ce siècle ne sont que des sophismes.

Les premiers principes doivent être hors de discussion.

J’accepte Euripide et Sophocle ; mais je n’accepte pas Eschyle.

Ne faites pas preuve de manque des convenances les plus élémentaires et de mauvais goût envers le créateur.

Repoussez l’incrédulité : vous me ferez plaisir.

Il n’existe pas deux genres de poésies ; il n’en est qu’une.

Il existe une convention peu tacite entre l’auteur et le lecteur, par laquelle le premier s’intitule malade, et accepte le second comme garde-malade. C’est le poète qui console l’humanité ! Les rôles sont intervertis arbitrairement.

Je ne veux pas être flétri de la qualification de poseur.

Je ne laisserai pas des Mémoires.

La poésie n’est pas la tempête, pas plus que le cyclone. C’est un fleuve majestueux et fertile.

Ce n’est qu’en admettant la nuit physiquement, qu’on est par-