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généreuse, que l’ardente charité de Louis Hébert pour les indigènes lui avait sans doute inspirée.

Dans sa maison du coteau Sainte-Geneviève, elle reçut un certain nombre de petites sauvagesses. Elle les nourrissait, les logeait, les entretenait, comme ses propres enfants, et tâchait de les instruire, de les préparer au baptême, préludant ainsi à l’œuvre apostolique de notre grande Marie de l’Incarnation. L’horrible malpropreté de ses filles adoptives ne rebuta jamais Marie Rollet : « Je vous supplie d’aimer les sauvages comme je les ai aimés », lui avait dit son mari mourant. Cette suprême recommandation jointe aux paroles éternelles lui donna un courage invincible.

Louis Hébert n’a pas de descendants de son nom[1] ; mais par les femmes sa postérité est innombrable. Beaucoup de nos familles les plus influentes se glorifient d’avoir pour ancêtre notre premier colon, et cette fierté est très légitime.

Hébert fut le meilleur auxiliaire de Champlain. Au prix d’effrayants sacrifices, il ouvrit la voie aux défricheurs. Il est à la tête de cette

  1. Guillaume Hébert épousa, en 1634, Hélène Desportes, fille de Pierre Desportes. Il en eut deux filles et un fils qu’il nomma Joseph… Il mourut en 1639. — Joseph Hébert épousa Charlotte de Poitiers. Il périt dans une expédition contre les Iroquois et ne laissa pas d’enfants.