Page:Conan - Si les Canadiennes le voulaient, 1886.djvu/48

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 45 —

mort. On a encore le courage des sacrifices éclatants. Les obscurs petits sacrifices de tous les instants coûtent bien autrement à notre orgueilleuse nature ; et, suivant moi, celui-là est un grand patriote qui, par fierté nationale, s’expose à passer toute sa vie dans la gêne et la pauvreté. Voilà, surtout, le courage qui nous manque. Et nous en aurions tant besoin ! C’est ce courage-là qui nous sauverait de l’affreuse lèpre de vénalité qui nous gagne.

Les Canadiens sont vains. Ils aiment à paraître, à briller. Lord Durham l’avait deviné, quand il écrivait : qu’avec des places, des honneurs et de l’argent on étoufferait le sentiment national.

Melle du Vair

D’où vient qu’autrefois les Canadiens avaient d’autres sentiments ? et que faisant l’histoire de la conquête, on a pu dire en toute vérité : Au Canada, tout un peuple fut grand.

M. Vagemmes

La raison ? Mademoiselle, c’est que nous sommes dégénérés — c’est que nous ne sommes