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Avez-vous jamais songé un peu à tout ce qu’on demande, à tout ce qu’on obtient au nom de la patrie ?

Mme Dermant

Il est vrai que c’est étrange. Il faut que le patriotisme soit le plus généreux, le plus fort de nos sentiments.

M. Vagemmes

Oui, même chez vous, mesdames.

Pour la patrie, la plus tendre des mères envoie ses fils mourir loin d’elle.

Mme Dermant

Et dire qu’un sentiment si puissant ne peut faire sacrifier, dans la vie ordinaire, les rivalités, les vanités, les ressentiments !

M. Vagemmes

Grandeur de l’homme ! misère de l’homme ! Madame, il faut toujours en venir là. Nous sommes des êtres étranges : et le sacrifice des vanités, des rivalités, des ressentiments est bien difficile, même aux meilleurs.

Mme Dermant

Il suffit d’un peu d’esprit chrétien pour se mettre au-dessus de ces misères.