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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 1.djvu/39

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XXV
DE CONDORCET.


s’affligera de voir qu’un homme d’un talent réel soit tombé dans de si incroyables erreurs. Ce sera, au reste, une nouvelle preuve qu’il n’est permis à personne, pas même aux académiciens, de parler impunément de ce qu’ils n’ont pas étudié.

Je l’avouerai, les écrits mathématiques de Condorcet manquent de cette clarté élégante qui distingue à un si haut degré les mémoires d’Euler et de Lagrange. D’Alembert, qui, lui-même, sous ce rapport, n’était pas entièrement irréprochable, avait vivement engagé notre ancien secrétaire, mais sans grand succès, à songer un peu plus à ses lecteurs. En mars 1772, il écrivait à Lagrange : « Je voudrais bien que notre ami Condorcet, qui a de la sagacité, du génie, eût une autre manière de faire ; apparemment, il est dans la nature de son esprit de travailler dans ce genre. »

Une pareille excuse a plus de fondement qu’on ne serait peut-être disposé à le croire. Euler, d’Alembert, Lagrange, avec un égal génie mathématique, avaient, en effet, des manières de travailler entièrement différentes.

Euler calculait sans aucun effort apparent,