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sur la nécessité de l’union

constitution rédigée par leurs représentants. Or, ces trois points convenus, quel motif d’inquiétude pourrait exister encore ?

Que les citoyens s’unissent donc à elle ; qu’ils l’appuient de leurs suffrages, qu’ils l’aident à détruire tous les obstacles qui pourraient l’empêcher de déployer avec une liberté entière pour la défense commune, pour le rétablissement de l’ordre, toute la force nationale.

Le pouvoir exécutif ne doit plus inspirer que de la confiance. La Convention nationale, comme l’Assemblée actuelle, saura le surveiller sans défiance. Si ses ordres excitent quelques inquiétudes, c’est à leurs représentants que les citoyens doivent s’adresser ; mais l’obéissance préliminaire est un devoir impérieusement commandé par le salut public. Le refus d’exécuter un ordre peut, dans les circonstances actuelles, entraîner la prise d’une place importante, l’invasion d’un département, la perte de plusieurs milliers de nos frères.

Les citoyens doivent soigneusement se défendre contre ceux qui cherchent à semer entre eux la défiance, à les porter à des violences contraires à la loi, à ne pas respecter les règles établies par les Assemblées nationales pour le maintien de la propriété, de la liberté, de la sûreté. Non-seulement ces violences sont criminelles, non-seulement elles sont une violation du droit des hommes, une usurpation du pouvoir qui n’appartient qu’au peuple entier, et non à une seule section du peuple ; mais rien ne peut être plus dangereux pour le salut public. D’à