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ÉLOGE DE M. DE FOUCHY.

Tandis que de nouvelles méthodes perfectionnaient la nomenclature de l’histoire naturelle, cette science, après s’être longtemps bornée à exercer la mémoire par des catalogues, et l’imagination par des systèmes, était devenue ce qu’elle doit être, la description et l’histoire de tous les êtres de la nature, l’examen de leurs rapports, l’étude de leurs propriétés.

La physique avait acquis une nouvelle branche : les merveilles de l’électricité avaient été analysées et soumises à des lois, et un physicien illustre avait découvert à la fois, et la nature de la foudre et le moyen d’en prévenir les ravages.

En même temps que le système général des sciences s’enrichissait de nouvelles méthodes de calculs, d’instruments nouveaux, défaits inconnus, toutes acquéraient à la fois plus d’ordre et de précision, toutes devenaient plus utiles par des applications multipliées, et il se formait entre elles une union plus intime, non plus comme autrefois par des applications ingénieuses et forcées, mais parce que chacune s’étendant à la fois, elles étaient toutes parvenues au point où elles peuvent s’entraider mutuellement.

Ces rapides progrès des sciences présageaient une révolution générale dans les opinions ; les esprits contractaient plus de justesse, la raison prenait une marche plus sûre. Les sophismes des préjugés ne pouvaient se soutenir longtemps si près de la logique des sciences. En voyant tout ce que l’esprit humain y avait créé de grand, il était difficile de soutenir encore qu’il ne pût, en se portant sur d’au-