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ÉLOGE DE CAMPER.


canisme singulier favorise le vol des oiseaux en diminuant la quantité de force nécessaire pour les soutenir ; mais surtout il paraît propre à les rendre plus maîtres de leurs mouvements.

Camper examina l’organe de l’ouïe dans les poissons. Les anatomistes en avaient longtemps regardé l’existence comme douteuse ; mais quand l’expérience eut prouvé que le son se transmettait dans l’eau, quand l’observation eut fait connaître que les poissons sont sensibles au bruit, il ne fut plus question que de reconnaître le lieu et la forme des parties sur lesquelles les vibrations de l’air peuvent agir.

On sait que dans les oiseaux l’organe de l’ouïe, plus simple que dans l’homme et dans le quadrupède, semble annoncer cependant une perfection plus grande ; et la faculté de moduler des airs, que les oiseaux partagent seuls avec l’homme, confirme cette opinion ; mais dans les poissons, la structure de l’organe, quoique plus simple, en indique au contraire l’imperfection. Elle paraît plus grande dans les poissons cartilagineux, qui ont aussi reçu une moindre portion de cette intelligence dont la nature a fait, entre les diverses classes d’animaux, un partage si inégal.

Camper s’était occupé de rassembler, d’examiner et de comparer aux squelettes des animaux qui existent aujourd’hui sur la terre, ces ossements fossiles qui tantôt paraissent appartenir à des espèces qui ne subsistent plus, tantôt en se rapprochant de celles qui existent, semblent annoncer qu’elles ont