Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 7.djvu/200

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générale, et deux pour celle qui est relative soit aux diverses professions, soit aux sciences.

Chacun de ces ordres d’établissements peut même encore se prêter à divers degrés d’instruction, en donnant la facilité de resserrer le nombre des objets qu’elle peut embrasser, et de placer plus ou moins loin la limite de chacun. Alors un père sage, ou celui qui en remplirait les fonctions, pourrait adapter l’instruction commune et aux diverses dispositions des élèves et au but de leur éducation, suivant la facilité naturelle et le désir ou l’intérêt de s’éclairer. Dans les institutions établies pour les hommes, chacun trouverait de même une instruction proportionnée à ses besoins. Alors une éducation que l’équité doit destiner à tous ne serait plus combinée pour le petit nombre des hommes que la nature ou la fortune ont favorisés.

IV. MOTIFS D’ÉTABLIR PLUS DE DEGRÉS DANS L’INSTRUCTION COMMUNE.

1o Pour rendre les citoyens capables de remplir les fonctions publiques, afin qu’elles ne deviennent pas une profession.

Je trouve trois motifs principaux pour multiplier le nombre des degrés de l’instruction commune.

Dans les professions particulières, où ceux qui s’y livrent ont pour but principal leur intérêt de profit ou de gloire, et dans celles où les rapports avec les autres hommes sont toujours d’individu à