Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 7.djvu/351

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en plaisantant avec légèreté sur son crime, l’aggrave et ne l’excuse pas, que la mode peut absoudre, mais que l’humanité condamne. Faites en sorte qu’un acte d’inhumanité répugne, pour ainsi dire, à leur organisation ; ne les bornez pas à cette probité grossière qui ne respecte dans autrui que son argent : qu’ils sachent que le soin de conserver les forces nécessaires pour remplir l’étendue de leurs devoirs, en est un aussi réel, aussi sacré. Ralliez d’un côté les mœurs à l’intérêt personnel en les présentant comme un régime nécessaire au bonheur ; attachez-les de l’autre aux grands principes de la morale. Si vous éloignez ensuite les enfants de l’oisiveté ; si vous leur donnez le goût du travail ; si vous faites naître le besoin de la bienveillance, de l’estime d’autrui et de la leur, alors soyez sûrs qu’ils auront des mœurs, et s’ils en manquent, ne désespérez encore ni de leurs talents, ni même de leurs vertus.


Enseignement pour les hommes.


L’enseignement de ces divers objets doit être établi d’après les connaissances acquises dans la première éducation. Ceux qui en ont parcouru les deux derniers degrés, et qui peuvent encore suivre, s’ils le veulent, les leçons des maîtres attachés aux diverses sciences particulières, seront en état de puiser leur instruction dans les livres. Il n’en est pas de même de ceux qui ont été bornés à l’instruction du premier âge. L’enseignement leur est encore nécessaire ; on pourrait donc établir que le maître, chargé de cette première