Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 7.djvu/400

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en lui inspirant des craintes chimériques, le soulevant aujourd’hui contre les lois, le dispersant le lendemain au nom des mêmes lois à la tête de leurs satellites ; implorant sa pitié contre leurs ennemis, et employant bientôt contre lui les forces qu’il leur a confiées.

C’est en répandant les lumières parmi le peuple qu’on peut empêcher ses mouvements de devenir dangereux ; et jusqu’au moment où il peut être éclairé, c’est un devoir pour ceux qui ont reçu une raison forte, une âme courageuse, de le défendre de l’illusion, de lui montrer les pièges dont sans cesse on enveloppe sa simplicité crédule. Aussi, c’est contre ces mêmes hommes que les tyrans réunissent toutes les forces ; c’est contre eux qu’ils cherchent à soulever le peuple, afin que de ses mains égarées il détruise lui-même ses appuis ; c’est contre eux qu’ils déchaînent la troupe vénale de leurs espions, de leurs flatteurs ; et la haine contre la philosophie, les déclamations contre ses dangers et son inutilité, ont toujours été un des caractères les plus certains de la tyrannie.


Moyens d’instruction pour les hommes.


Les cabinets d’histoire naturelle et de machines destinés à l’instruction commune renfermeront également les échantillons des denrées premières ou des préparations dont la connaissance peut être utile aux arts, et les modèles des machines, des instruments, des métiers qui y sont employés. À l’avan-