Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 7.djvu/402

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jamais que de pure curiosité, les erreurs que l’on commettrait en ce genre n’auraient que de faibles inconvénients. Des modèles de métiers ou d’instruments sont fort chers, sans doute, lorsqu’on se borne à en faire construire un seul ; mais comme ici on doit les multiplier, le prix de chacun diminuerait avec leur nombre, et en formant un établissement général où ils seraient fabriqués, on trouverait de nouveaux moyens d’économie.


Des professions qu’on peut regarder comme publiques.


Celles des professions qui sont destinées au service public, et auxquelles il n’est pas nécessaire que tous les hommes soient préparés par l’instruction commune, sont d’abord la science militaire et l’art de guérir.

Quelques parties de l’administration exigent des connaissances particulières, soit de politique, soit de calcul ; mais il est aisé de les acquérir à l’aide de celles que l’on aura puisées dans l’instruction générale, et elles ne sont pas nécessaires à un assez grand nombre d’individus pour mériter de devenir l’objet d’un enseignement séparé.

À ces deux premières professions, je joindrai l’art des constructions, qui n’est qu’une profession privée lorsqu’il s’exerce pour les besoins des individus, mais qui devient une profession publique lorsqu’il s’occupe d’ouvrages faits au nom et aux frais de tous pour l’utilité commune.