Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 7.djvu/414

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professeurs un certificat d’étude et de capacité sous la forme qui serait déterminée, pourrait être librement employé par les administrations.


Des arts du dessin.


Des écoles dans la capitale et dans les grandes villes suffiraient, parce que le dessin entre déjà et dans l’éducation commune et dans l’éducation générale pour les professions mécaniques. Les préjugés gothiques avaient avili ces nobles occupations, il semblait qu’une main humaine était en quelque sorte déshonorée lorsqu’elle s’employait à autre chose qu’à signer des ordres ou à tuer des hommes.

Dans d’autres siècles peut-être l’enthousiasme pour ces arts a pu en exagérer l’importance, tandis qu’une austère philosophie voulait les proscrire comme des sources de corruption.

Tout ce qui tend à donner par les sens des idées du grand et du beau ; tout ce qui peut élever les pensées, ennoblir les sentiments, adoucir les mœurs ; tout ce qui offre des occupations paisibles et des plaisirs, sans détourner des devoirs et sans diminuer ni la capacité ni l’ardeur de les remplir, mérite d’entrer dans une instruction nationale. Il dépend de la puissance publique d’en éloigner la corruption, puisque c’est elle qui ordonne les monuments destinés à être mis sous les yeux du peuple, puisque c’est d’elle que les artistes reçoivent leurs plus glorieux encouragements. Quel homme né avec le génie de la peinture le prostituera à des tableaux corrup-