Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 7.djvu/423

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bles. L’instruction suit l’homme dans tous les âges de la vie, et la société ne voue à l’ignorance que celui qui préfère volontairement d’y rester. Enfin, toutes les professions utiles reçoivent l’enseignement qui peut favoriser le progrès des arts.

Il ne me reste plus qu’à parler de l’instruction relative aux sciences. Cette dernière partie de l’enseignement public est destinée à ceux qui sont appelés à augmenter la masse des vérités par des observations ou par des découvertes, à préparer de loin le bonheur des générations futures ; elle est nécessaire encore pour former les maîtres qui doivent être attachés aux établissements où s’achève l’instruction commune, à ceux où l’on se prépare à des professions qui exigent des lumières étendues. Il suffira d’une institution sagement combinée dans la capitale ; c’est là que, prenant les jeunes gens au point où l’instruction commune les a laissés, où ils n’ont acquis encore que les notions élémentaires et l’habitude de la réflexion, on les introduira dans le sanctuaire des sciences, on les conduira pour chacune au point où elle s’arrête, et où chaque pas qu’ils pourraient faire au-delà de ce qu’ils ont appris serait une découverte.

Méthode d’enseigner.

Dans cet enseignement on ne développera en détail ; on s’attachera que les théories vraiment importantes ; surtout à faire sentir l’esprit et l’étendue des moyens qui ont conduit à de nouvelles vérités,