Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 7.djvu/436

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ront plus de phénomènes vraiment nouveaux, n’offriront plus de résultats piquants.

Il n’y a pas de science qui, par la nature même des choses, ne soit condamnée à des intervalles de stagnation et d’oubli. Si cependant on la néglige alors, si on n’en perfectionne pas, quant à la méthode, aux développements, la partie déjà terminée, si on en perd la mémoire, il faudra reparcourir une seconde fois ces routes abandonnées, lorsque de nouveaux besoins ou de nouvelles découvertes engageront les esprits à s’y porter de nouveau. Mais, au contraire, si des sociétés savantes conservent l’étude de ces sciences, alors, aux époques fixées par la nature pour leur renouvellement, on les verra reparaître avec une nouvelle splendeur.


Elles servent à préparer les découvertes en rassemblant des observations.


Les académies ne font pas de découvertes, le génie agit seul ; il est plus embarrassé que secouru par des forces étrangères ; mais dans les sciences naturelles souvent les découvertes ne peuvent être que le résultat d’un grand nombre de faits qu’il a fallu observer dans des climats divers, suivre dans plusieurs lieux à la fois, continuer de voir pendant une longue suite d’années.

Dans plusieurs genres, dans la météorologie, par exemple, dans l’agriculture physique, dans l’histoire naturelle du globe ou dans celle de l’homme, dans quelques parties de l’astronomie, jamais des obser-