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LETTRE PREMIERE

Montargis, 15 Mars.


.....Il seroit aisé de prouver, Monsieur, que la cherté des grains dont on se plaint en quelques endroits, n’a pour cause que la mauvaise récolte, & les entraves qui gênent encore la liberté. L’ignorance ou l’avidité peuvent accuser de ces maux cette même liberté qui, si elle étoit entiere, les auroit prévenus. Laissons-les dire. Leurs cris ne séduiront plus long-temps le peuple, & bientôt les villes aussi bien que les campagnes, regarderont la loi du 14 Septembre, comme le bienfait le plus paternel d’un Roi juste & ami du peuple.

Jamais Législateur plus sûr de la pureté de son cœur, n’a daigné exposer au peuple avec plus de détail, que leur bonheur était le seul motif de ses loix. Il a voulu qu’en