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Civil, ni les vexations fiſcales. On n’auroit aucune eſpérance de voir, avec la liberté de Religion, s’établir cette liberté de penſer, ſans laquelle aucun Peuple ne peut atteindre à la perfection de l’ordre ſocial. C’eſt de ce point unique que dépend, pour plus d’un ſiècle, le bonheur de la Nation Françoiſe ; & ſi la diviſion des Ordres eſt conſervée ou établie dans la Conſtitution qui va ſe former, nous ſerons coupables, aux yeux de nos deſcendans, d’avoir ſacrifié à l’orgueil & au préjugé le bonheur dont d’heureuſes circonſtances ſembloient leur promettre la longue & paiſible jouiſſance.

(D.)